ANPE Médaille d'Argent
La seconde marche du podium revient à l’anpe…
Comment raconter cette (més)aventure sans faire long ? Impossible mais je
vais résumer au mieux.
En juillet 2006 j’ai perdu mon emploi. Inscrite
comme demandeur d’emploi le mois suivant, j’ai été suivie individuellement par
un conseiller de l’anpe à partir du mois de novembre de la même année. Très
marquée par une expérience professionnelle mal terminée (deux dernières années
très éprouvantes moralement et physiquement sur six ans), je suis sortie de cet
emploi avec la ferme idée de ne plus jamais travailler sous les ordres d’un
supérieur hiérarchique et donc de créer ma propre activité de secrétariat
indépendant. Je raconterai un jour sur ces pages cette histoire.
J’ai donc entrepris recherches et démarches afin
de savoir comment faire pour devenir secrétaire indépendante en portage
salarial. J’avançais lentement mais sûrement, soutenue qui plus est par mon
conseiller anpe fort efficace. Or, quelques mois plus tard, j’ai appris
fortuitement que celui-ci ne faisait plus partie du personnel de cette agence
et que mon dossier était confié à une conseillère. Cette dernière avait
approuvé mon projet mais trouvait qu’il n’avançait pas assez vite. Elle m’a
donc aiguillé vers un centre chargé de me suivre de manière plus régulière
durant trois mois : l’IFOS.
Cet organisme m’a fait passer des tests destinés à
cibler une réorientation professionnelle en raison d’un souci de santé que j’ai
aux mains et ne me permettant plus d’exercer les fonctions de secrétaire dans des
conditions idéales pour un employeur. Trois mois à raison d’un entretien
environ tous les 10 jours. Trois mois pour en arriver à la conclusion que
j’étais bien autonome dans mes recherches, que mon projet pouvait être validé
et que la réorientation professionnelle devait se diriger vers les métiers de
la PAO. (Les métiers de l’écriture arrivaient en tête de liste mais bien
évidemment, rien n’est permis dans ce domaine non porteur d’emploi). Ces
fonctions pouvaient, qui plus est, être insérées aux services que je
proposerais en tant qu’indépendante. Tout se déroulait donc parfaitement bien
malgré, là encore, un changement de personne dans le suivi de mon dossier.
Au sortir de ces trois mois, mes directives
étaient d’attendre une nouvelle convocation de l’anpe qui reprenait le dossier
en mains. Petit bémol en fin de suivi, j’ai appris qu’encore une fois, j’allais
être remise entre de nouvelles mains. Ma conseillère anpe, elle aussi, ne
faisait plus partie de l’agence. Sans perdre de temps, j’ai contacté par mail à
plusieurs reprises cette nouvelle conseillère qui était en charge de mon
dossier. Visiblement excédée de mon empressement, elle s’est contentée de me
dire qu’elle ne pouvait me recevoir avant fin avril et que si j’étais pressée
je n’avais qu’à venir sans rendez-vous pour être reçue par un conseiller.
Voilà qui donnait le ton d’une situation qui
allait empirer. Fin avril donc, je me suis rendue à ce rendez-vous avec un
drôle de pressentiment… et la suite allait me donner raison. Là je me suis
retrouvée face à une personne qui n’avait à l’évidence aucune connaissance de
mon dossier auquel il manquait le bilan remis par l’IFOS fin février 2007. Elle
ne jurait que par les statistiques et a descendu en flèche tout mon projet
professionnel. Jamais elle n’aurait validé un projet de secrétariat
indépendant, jamais elle ne m’aurait dirigé vers la PAO car il y a trop peu
d’emploi dans ce domaine sur Rouen. Elle n’était pas non plus d’accord pour que
j’envisage des CDD ou missions d’Intérim dans l’urgence. Elle affirmait que
dans ce cas, je devais me faire radier des demandeurs d’emploi ! Or, que
je sache, n’importe qui peut s’inscrire pour chercher un emploi, même s’il est
en poste, même s’il cherche des missions de courte durée. Elle voulait en fait
me rediriger vers un emploi de secrétaire à plein temps malgré les informations
que contenait mon dossier (qu’elle n’avait pas). Elle n’avait conservé du
dossier de l’IFOS que mon CV, ce qui revient à dire que je venais d’être suivie
pour rien durant trois mois. Pour achever le tout, elle s’est permis de me
suggérer de me faire déclarer handicapée à cause du souci que j’ai aux mains.
J’ai été outrée d’une telle attitude, lui
répondant très franchement que j’étais choquée de sa façon de faire que je ne
trouvais pas professionnelle et que, moi dont le compagnon est vraiment
handicapé, je trouvais honteuse une telle suggestion. Je suis sortie
extrêmement perturbée de cet entretien qui n’a eu pour conséquences que de me
freiner dans tout ce que j’avais entrepris. Je ne savais plus où j’en étais. Et
je ne pouvais pas laisser passer une telle bévue.
J’ai écrit à la chef d’agence, j’ai écrit partout
en haut lieu aux autorités concernées qui m’ont promis que j’allais être reçue
par la direction régionale de l’anpe. J’attends toujours….
La chef d’agence m’a reçue en mai 2007 et en a
déduit qu’il était préférable de confier mon dossier à un autre conseiller. Et
re… En juin, j’ai donc eu mon premier entretien avec une femme qui suit
toujours mon dossier à l’heure actuelle. Si les administrations regorgent
d’incompétents, il est aussi des perles et cette femme que j’ai vue deux fois
s’est révélée compréhensive, gentille, professionnelle, cherchant toujours une
solution. Grâce à elle j’ai pu reprendre confiance en moi et envisager l’avenir
autrement même s’il n’était pas financièrement glorifiant. Je devais en effet
attendre de faire partie des minima sociaux afin de bénéficier de cette
formation en PAO. (je raconterai cette absurdité ultérieurement).
Je suis enfin entrée en formation le 1er
décembre 2008, soit presque un an après le début de mon suivi par l’ifos. Je ne
sais pas encore ce que je deviendrai professionnellement mais pour l’instant je
me consacre à cette réorientation ET à l’écriture l’autre partie du
temps. Je commence à sortir peu à peu d’un brouillard épais en espérant qu’il
n’y aura que du positif au bout.
Je ne sais si cette conseillère est encore en
poste mais ce n’est en tout cas pas grâce à elle que je remonte la pente
aujourd’hui. Bien au contraire ! C’est à cause d’elle que j’ai stoppé
toute progression dans l’élaboration de mon projet. Si les conseillers étaient
rémunérés selon leurs compétences, je serais heureuse de l’accueillir parmi les
minima sociaux aujourd’hui…. Bon courage à ceux dont elle a les dossiers entre
les mains !